Phèdre ou la démangeaison des ailes (Phedra : the itching of the wings)


présentation courte :


Dans sa vidéo intitulée Phèdre (la démangeaison des ailes) Florence Babin filme l’espace du corps comme espace émotionnel et montre au travers de ses « micro-mouvements » le mal être d’un personnage ambigu empêtré dans son propre corps. Clin d’œil à la danse contemporaine, le rythme lancinant, de l’image et du son, en une accélération symptomatique, entraîne la danseuse dans un tourbillon vertigineux, la conduit dans une chute au ralenti, caractéristique du vol onirique, et la fait glisser hors du cadre
It is said that love tents one’s wings. In “his” Phedra, the philosopher Platon defines the feeling of love, comparing this sensation to the ambiguous pain felt by children who are beginning tu cut their teeth. For the Psychoanalysis, dream of flight gets an erotic sense. The video Phedra : the itching of the wings, talks about desire, showing an ambiguous charactere, getting entangled and moving his back with micro-movements, as an insect which wings would be growing up. By the end, as human body can’t fly....the dancer inexorably falls !
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vidéo numérique noir & blanc / son : création F.Babin / durée : 2'30s / année : 2004

diffusions :
2004 : UFR Arts Plastiques St Charles - Paris 1 Panthéon Sorbonneon line : www.eqoon.com / de 2004 à 2006 : www.cinematicfilm.com (site supprimé)
----2005 : projection L'autre Vidéo au Divan du Monde (Paris)
2005 : Festival Cinématocronomisonores à l'OPA (Paris)
2005 : Centre Culturel des Halles (Paris)
2005: Festival Forum de La Clef - Centre des Arts et de la Culture
St Germain en Laye
2005 : Festival Underground Pictures (Ozoir le Breuil)
2005 : Festival Pigalle Estival au Divan du Monde (Paris)
2005 : Festival Electro-Visions au Rachdingue (Espagne)
----2006 : projection Zoneroticon Les Arts et Mouvants au Réservoir (Paris)
2006 : Festi'Valdoise du Court au Cinéma Le Conti (L'isle adam)
2006 : OPTICA International Art Video Festival (Gijon - Espagne)
----2007 : Clap 89 - Festival international du court-métrage de SENS
2007 : Festival Pro(ject) - Nancy
2007 : soirée projection à La Fonderie (Fontenay sous Bois)2007 : Dorothy's Gallery (projection-débat : le "je" filmé) (Paris)
2007 : Art Cité 2007 - Exposition collective "Corps et âmes" - Fontnay sous Bois
2007 : Shoot Off Art Video à l'espace Canopy (Paris)
2007 : 42 Heures Chrono (Montargis)
----2OO8: Entorno Intimidad - Exposition collective - CMAE de Aviles (Espagne)
----2010 : 2DOS - Florence Babin & Philippe Pasquini - Ateliers La Fonderie - Fontenay sous Bois (France)2010 : Hors Courants - Exposition collective - Galerie Lulu Mirettes - Toulouse - France
2010 : Nuit Blanche (off) - Le Dressing - (Paris)
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2011 : Exposition personnelle - Salon d'Art vidéo de l'Hôtel des Académies et des Arts - Paris2011 : Exposition personnelle @ Le Dressing - Paris
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2012 : LOSING CONTROL @raumD - Maison pour les arts électroniques-Bâle (Suisse)
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2013 : Exposition collective - Lauréates du BOOM T - Galerie Lulu Mirettes - Toulouse
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texte d'accompagnement :

Dans le Phèdre de Platon, le sentiment amoureux dans l’idée de se sentir pousser des ailes est comparé à la douleur que peuvent ressentir les jeunes enfants lorsque leurs dents poussent. On sait, depuis Freud et Bachelard, la relation entre le rêve de vol et le désir sexuel, ainsi que le sens érotique du désir de vol…
Montrer sous la peau dévoilée une affectivité en puissance : l’espace du corps comme espace émotionnel. Le visage est escamoté par la pose, on ne donne à voir qu’un dos : androgyne. Le dos : là où le mouvement prend sa source, « micro-mouvements » ambigüs, d’un personnage « Beckettien » empêtré dans son propre corps ou, dont les ailes (encore) invisibles, seraient elles-mêmes empêtrées, comme celles d’un insecte en train de muer.
Dans la tradition Bouddhiste le pied contient tout le corps, du talon aux orteils il inscrit le devenir de l’être humain. C’est sur le pied, « cette ordure de la figure humaine » selon Bataille, que repose tout le corps, et qui en cas de défaillance entraîne la chute. C’est lui, qui nous relie au sol et nous rappelle notre condition d’individus lourds, inexorablement reliés aux bassesses de la terre et nous pousse au désir ascensionnel, à cette obsession de verticalité, corollaire de la peur du gouffre : « l’expérience de la chute est celle de toutes nos peurs ».
Le rythme lancinant, de l’image et du son, de la vidéo : Phèdre ou la démangeaison des ailes, en une accélération symptomatique (symptôme = tomber avec), entraîne la danseuse dans un tourbillon vertigineux et la conduit dans une chute au ralenti, caractéristique du vol onirique, et la fait glisser hors du cadre, laissant derrière elle l’imminence de la chute comme une dépouille hors d’usage .
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